Interview Le Figaro Maître Eric ROCHEBLAVE « Boulangeries, fleuristes... Pourquoi certains salariés n’ont-ils pas le droit de travailler le 1er mai ? »

Dans Le Figaro, Maître Éric Rocheblave, avocat en droit du travail, explique pourquoi le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé et payé, et détaille les exceptions légales.

 




Extrait de l’interview de Maître Eric ROCHEBLAVE dans Le Figaro

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Le cadre juridique applicable au 1ᵉʳ mai en France

Sujet Règles en vigueur
Statut du jour • Seul jour férié obligatoirement chômé et payé pour tous les salariés (public & privé).
Interdiction générale de faire travailler les salariés • L’employeur ne peut pas exiger la présence des salariés, sauf exceptions légales.
• Le salarié qui ne travaille pas conserve 100 % de son salaire, sans condition d’ancienneté.
Exceptions très limitées Autorisées uniquement si l’activité « ne peut être interrompue » : santé, transports, énergie, hôtellerie‑restauration, sécurité, médias 24/7, etc. Le texte ne vise pas les commerces de détail (boulangeries, fleuristes, jardineries, etc.).
Rémunération des salariés travaillant malgré tout Salaire normal + indemnité égale au salaire, donc paie « double ».
Sanctions en cas de non‑respect Contravention de 4ᵉ classe : 750 € par salarié présent (1 500 € si mineur).
• Risque de récidive, dommages‑intérêts et rappel de salaires.
Employeur seul en boutique Le chef d’entreprise (ou son conjoint collaborateur) peut tenir la caisse/servir à titre personnel, mais il lui est interdit de faire venir ses salariés, sauf s’il entre dans les exceptions.
Ouvertures sur arrêté préfectoral ? Contrairement aux dimanches, aucun arrêté préfectoral ne peut « autoriser » en amont l’emploi de salariés le 1ᵉʳ mai. L’inspection du travail contrôle a posteriori si l’activité était réellement « indispensable ».
Initiatives et débats 2025 • Boulangers (16 avril 2025) et fleuristes (17 avril 2025) revendiquent une modification de la loi pour pouvoir salarier du personnel ce jour‑là.
• Le ministère du Travail travaille à une proposition de loi ; à ce stade, le droit n’a pas changé.

Points clés à retenir

  1. Principe impératif : fermeture ou activité sans salariés.

  2. Liste des secteurs continus : interprétation stricte par l’inspection du travail ; les commerces de détail ne sont pas visés.

  3. Double paie si l’exception s’applique et que le salarié accepte.

  4. Amende automatique : 750 €/salarié ; les contrôles ont été renforcés depuis 2024.

  5. Évolutions possibles : un projet de loi est annoncé, mais tant qu’il n’est pas promulgué, les règles ci‑dessus demeurent.

 

Conseils pratiques pour les commerçants
  • Évaluer objectivement si l’activité relève d’un service indispensable (livraisons hospitalières, continuité alimentaire en zone isolée, etc.).

  • Documenter (courriers, contrats de fourniture) la nécessité d’ouvrir ; cela servira en cas de contrôle.

  • Prévoir un dispositif sans salariés (entrepreneur individuel, membre de la famille collaborateur) ou renoncer à ouvrir.

  • Informer le personnel par écrit avant le 1ᵉʳ mai sur le caractère chômé de la journée et la rémunération maintenue.




Eric ROCHEBLAVE - Avocat Spécialiste en Droit du Travail et Droit de la Sécurité Sociale

 Eric ROCHEBLAVE
PORTRAIT D'UN SPECIALISTE
Parcours, succès judiciaires, avis clients, revue de presse…

Avocat Montpellier Eric ROCHEBLAVE

Avocat Spécialiste en Droit du Travail
et Droit de la Sécurité Sociale
Barreau de Montpellier
https://www.rocheblave.com/

Lauréat de l’Ordre des Avocats
du Barreau de Montpellier

Lauréat de la Faculté
de Droit de Montpellier

DESS Droit et Pratiques des Relations de Travail
DEA Droit Privé Fondamental
DU d’Études Judiciaires
DU de Sciences Criminelles
DU d’Informatique Juridique

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